Rencontre
Élégant tête-à-tête
Actualité
28 novembre 2023
Élégant tête-à-tête avec Abigaïl Auperin
Par la photographie, Abigaïl Auperin raconte des histoires. Aussi puise-t-elle son inspiration à toutes les sources, pourvu qu’elles soient narratives – grande peinture d’histoire comme bande-dessinée, cinéma d’auteur ou de genre. Les récits qu’elle invente se déploient en séries, parfois sur plusieurs années, et parlent de désir. Cependant rien, ou très peu, n’est montré ; car au-delà du narratif, ce qui la fascine, c’est le simulacre, la présence absente que l’on retrouve aussi bien en photographie de mode qu’en photographie spirite. Ses histoires photographiques sont hantées par le hors-champ, mais aussi par le hors-temps. Préparées par de minutieux storyboards, ses mises en scène reconstituent ainsi, au creux de l’écran, du cadre ou de la page, l’art étrange du diorama.
Votre plus grande émotion ?
Être l’épouse du garçon exceptionnel qui m’accompagne, vivre aux côtés d’Antoine est un bonheur qui d’année en année ne se tarit pas.
Votre plaisir épicurien ?
La bouche ! J’ai une passion pour le bon vin avec une inclination particulière pour les vins de voile, le vin jaune, l’Arbois savagnin… Je m’arrête ici car la liste pourrait être très longue.
L’élégance pour vous ?
Ça pourrait être le silence, un silence bien choisi, maîtrisé. Ce silence qui met un voile sur les gestes généreux comme pour les protéger de toute vanité.
Votre plus belle expérience de voyage ?
Incontestablement le Japon. J’ai eu la chance d’y voyager pour pratiquer la photographie et ce fut une expérience incroyable autant d’un point de vue professionnel que personnel. J’ai ressenti là-bas quelque chose d’étrangement familier. Je n’ai qu’une hâte : y retourner.
Votre source d’émulation ?
Sans doute être spectatrice. Le bouillonnement d’émotions lorsque je regarde Vertigo pour la 58éme fois ou bien lorsque j’écoute le livre VI de Gesualdo…